Entreprise


100% Massif est un atelier d’ébénisterie spécialisé dans la production de meubles et d’agencements en bois massif.

Atelier situé au pied du massif de la Chartreuse, à la Bourderie, à Saint Joseph de Rivière.

Jeune entreprise, créée début 2017, elle est l’aboutissement d’une expérience professionnelle des métiers du bois longue de 8 ans et de diplômes obtenus dans cette filière.

L’artisan, Elie Lombard, a obtenu en effet trois diplômes en menuiserie et un diplôme d’ébéniste. Premier prix au challenge du bois 2005 organisé par la CAPEB, Lyon eurexpo.

L’atelier, à échelle humaine, est installé dans une ancienne ferme, sur les balcons de la grande Sûre. Traditionnel et authentique, on y trouve néanmoins des machines récentes et bien réglées.



le bois

Le bois est passionnant: il est naturellement une oeuvre d’art.

Matière noble par excellence, il suffit de prendre le temps pour en admirer les splendeurs. Son veinage est d’une esthétique pure, il se suffit à lui même. Il ravit le sens de la vue, régale le sens de l’odorat et caresse le sens du toucher.

L’homme pressé a oublié de l’admirer, comme toutes les splendeurs de cette nature, et de le respecter.

Souvent, nous oublions que le bois qui nous entoure, qui nous meuble ou sur lequel on marche est plus âgé que nous-mêmes.

Le bois est lent. Plus il l’est d’ailleurs, plus grande est sa qualité. Il nous fait la faveur de s’offrir à nous, et nous devons le respecter.

Il est des matériaux les plus performants : souple, solide, léger, économique, sain, en abondance et renouvellable à l’infini.

C’est un matériau composite : sa structure est formée de couches alternées, solides et souples. Il est incontournable et indispensable dans notre mode de vie, et il ne laisse aucun déchet.

Il enrichit celui qui le possède.


L'Arbre

L’arbre est une construction biologique de haute technologie, parfaite.

Il est l’être vivant le plus durable, souvent centenaire, parfois millénaire, il est en fait potentiellement immortel, si aucun coup de vent, de foudre, de sécheresse, de maladie ou de hache ne vient à bout de lui.

Le plus vieux spécimen est un pin bristlecone, dans les Rocheuses, sa graine a germé il y a 5063 ans.

Il peut être multiple, clône de lui-même, bouturé, lié par la racine sur des forêts entières, se soudant par les branches, se greffant d’un individu sur l’autre.

Il communique, via ses racines, à ses congénaires moins âgés son savoir accumulé depuis des siècles: agressions, maladies, attaques en tout genre sont soigneusement répertoriées et communiquées aux plus jeunes individus. Le vieil arbre au milieu du potager est l’allié le plus utile de ce dernier. Il est Internet avant l’heure et livre de conaissances remarquables.

L’arbre ne sort pas de terre, il la crée : il puise dans le sol uniquement son eau et ses minéraux.

Le bois, lui, n’est que du carbone puisé dans l’air ambiant : une fois pourri et digéré par les champignons et les insectes, le bois devient de la terre. Il est la machine épuratrice la plus efficace : il casse la molécule de c02, rejette l’02 et stocke le carbone.

Toute eau qui passe par ses racines y est filtrée et épurée par la vie microbienne

La structure de son tronc, à échelle comparative est plus perdormante que la plupart des matériaux, elle consiste en un empilement de cônes allongés , comme une bougie ancestrale, large et solide à sa base, il est plus stable que les gratte-ciels les plus modernes.il peut dépasser les 100m de hauteur, Il est souple au vent, solide pour porter une ramure lourde qui double de poids quand il pleut, ancré au sol par des fondations solides.

Ses branches charpentières défient la gravité et ses branches secondaires amènent le feuillage à une exposition optimale au soleil et à l’air ambiant. Comme un poumon. La surface d’un feuillu commun de 15 m est de 200 hectares, l’équivalent de Monaco.

Il y a plus de poésie dans un seul arbre que dans toute la littérature.

Tel l’indien sage qui remercie l’esprit de la nature pour la vie qu’il vient de prendre quand il chasse le repas pour sa tribu, nous devons considérer l’importance de prendre la vie de l’arbre. Celui que l’on coupe est grand, en pleine forme, sans défaut, adulte, fort. Après un combat inégal, il tombe.Nous allons nous repaître de son cadavre, le découper et l’utiliser, non pas pour satisfaire notre appétit passager, mais pour l’admirer, le mettre au pinacle.


la corporation

Depuis le XIIème siècle, les métiers sont organisés en corporation. La corporation, c’est une organisation qui regroupe plusieurs fonctions : c’est un syndicat qui veille aux intérêts de la profession ; elle régule les prix, organise les conditions de commercialisation, c’est un organisme de formation professionnelle. Il y a un monopole : il faut en être pour exercer, un individu venu de nulle part ne peut pas exercer, c’est un organisme de normalisation, où il existe des règles techniques bien précises, une commission disciplinaire interne. Mais c’est aussi la sécurité sociale, la caisse de retraite et l’assurance chômage avant l’heure, une famille proffesionnelle donc. Les huissiers, magistrats, médecins, notaires actuels fonctionnent partiellement encore sur ce modèle : ils ont le monopole de leur profession, ils s’organisent en ordre, en justice interne… Cette structure précieuse et efficace sera balayée et remplacée par le libéralisme après la révolution française de 1789.

À la suite de l’ouverture sur le monde des conquêtes du XVII siècle et de l’apparition des bois précieux, la corporation des ébénistes apparaît en 1743. Elle se distingue de la corporation des menuisiers de grande et de petite cognée (charpenterie et menuiserie d’huis). L’on voit alors apparaître l’estampille, signature de l’ouvrage par l’ébéniste, souvent ses initiales, qui devient même obligatoire sous la Régence. Vous trouverez sur mes ouvrages, estampillé au poinçon, les lettres LBD, qui attestent de mon travail.

Il était d’usage de fabriquer puis de vendre sans intermédiaire, le contraire étant très mal vu; la profession de marchand n’existait pas ou peu car n’étant pas morale. L’usure y était interdite par l’église. La profession de marchand, non productive, était le fait d’une petite communauté connue pour être sans pitié et spéculatrice. Les corporations établissaient le juste prix. Il était, comme son nom l’indique, le prix adéquat, tenant compte de tous les critères: il était juste pour l’acheteur comme pour le vendeur.

Je considère pertinent ce concept : Je fabrique sans intermédiaire pour ma clientèle, au juste prix, celui raisonnable pour vous comme pour moi. Il va de soi qu’il n’est pas négociable : plus serait vous voler, moins serait me voler ! Que pensez-vous des vendeurs qui vous font -40% quand bon leur semble ou quand vient la période des soldes, doit-on en conclure que le reste du temps ils vous abusent ? Je pense que oui ! Un rabais raisonnable et justifié peut être envisageable, mais s’il est énorme, cela cache quelque chose ! Je considère que le travail crée de la richesse, par conséquent, quand vous utilisez de l’argent, vous utilisez le labeur de quelqu’un d’autre. Acheter à bas coût en Asie ou en Inde consiste à acheter la misère d’un pauvre travailleur, et à enrichir un marchand !


fabriquer

L’histoire technique de votre meuble.

La première étape consiste à se fournir en matière première : il faut du bois sec, avec peu ou pas de défauts, rectiligne et sans nerf ( le nerf, c’est les tensions internes qui s’expriment quand l’on scie le bois : on le voit se tordre au sciage)

Il est devenu difficile de trouver du bois correct aujourd’hui car la plupart des scieries ont mises la clé sous la porte, faute de compétitivité face aux rouleaux compresseurs de la grande industrie mondialisée. Contrairement à ces derniers, il subsiste de petites scieries où l’on trouve encore du bois éthique: Nous sommes, dans les alpes, au cœur d’une ressource sylvicole riche et la plupart des bois chez les grossistes viennent d’ailleurs.

Je prends l’essentiel de mon bois à la scierie La Lèze, à l’albenc près de Tullins. Il est sec, beau et local.

Le Bois se présente donc en bille, c’est une grume (tronc) coupée en plateaux et séchée soit par le temps, en plusieurs années, soit en séchoir, en plusieurs semaines.

Il est préférable d’acheter le bois puis de le laisser quelques jours s’adapter hygrométriquement dans l’atelier. La fabrication implique aussi ce délai.

Le degré d’humidité optimal recherché est de 12% : votre maison est très sèche en hiver, à cause du chauffage, et moins sèche en été: l’air chaud stocke l’humidité. Le bois bouge au fil du temps donc: selon votre mode de chauffage et le séchage du bois avant la fabrication, il n’est pas rare de constater du retrait: les meubles sont conçus pour limiter les effets du retrait: les panneaux sont placés en rainure, ce qui leur permet de bouger sans conséquence, les plans de travail sont assemblés avec des bois de largeur maximum de 150 mm et le veinage est alterné. Le massif n’aime pas les grandes dimensions: par exemple, les grands panneaux de cuisine d’un trait ou les portes très larges font trop de retrait. Les panneaux sont refendus, c’est à dire sciés au milieu du fil puis recollés, ce qui aura neutralisé le nerf et prévenu ainsi le risque de fente. Mais cela fait partie du jeu: il faut accepter qu’un meuble massif puisse prendre de l’age. Néanmoins, tout est mis en œuvre pour que le meuble reste stable.

Le débit: il consiste à prélever dans les plateaux de bois les pièces avec de la marge pour la suite de la fabrication. En procédant par sciage, on essaie d’optimiser la découpe tout en enlevant les défauts. Mentalement vous lisez les bois et savez lequel ira à quel endroit. L’opération peut être complexe quand vous avez une centaine de pièces qui se ressemblent les unes aux autres! Après le débit, on laisse encore reposer le bois: il va se détendre car la prochaine étape n’autorise plus de déformations.

Le Corroyage: nous appelons corroyage l’ensemble des opérations de dégauchissage et de rabotage qui consistent à rendre régulière une pièce irrégulière. Jadis cette opération était faite à la varlope: difficile, irrégulière et très longue, elle est maintenant faite à la dégauchisseuse: Grosse machine sur pied, c’est le fonctionnement d’un gros rabot électrique: deux tables, l’une réglable et une fixe, un porte outil avec quatre fers coupants tournant à 6000 tours/minute. Chaque passe enlève de la matière et il faut être vigilant. L’opération donne deux surfaces propres, à l’équerre mais ne calibre pas les bois en épaisseur. Le rabotage finit le travail: même principe mais il calibre au dixième les bois. L’avance est mécanique et nous obtenons maintenant des bois prêts à l’usinage : toutes les surfaces brutes deviennent lisses, sans défauts.

Il devient nécessaire d’établir les bois : chaque pièce est soigneusement choisie et l’on détermine sa place finale au sein du meuble en tenant compte de son esthétique et de ses défauts éventuels et de réfléchir au fil du bois afin d’anticiper le retrait.

Puis, chaque pièce n’étant encore qu’un parallélépipède rectangle encore brut à sa longueur, il convient de tracer: cette phase implique calculs et projection mentale du meuble: position des assemblages, position des rainures, moulures etc… Le plan d’exécution comporte une bonne partie des information de traçage, mais la réalité est toujours différente de la théorie.

L’usinage peut commencer: avant tout, il convient de coller les panneaux: le délai de séchage de ceux-ci implique de s’y prendre à l’avance. L’assemblage: L’on procède d’abord au mortaisage, sur les montants : évidage du bois aux dimensions prévues et suivant le tracé. Vient ensuite le tenonnage: sur les traverses, on forme au bout la réciproque exacte qui s’adaptera à la mortaise. Ces deux opérations s’avèrent longues et nécessitent de la précision: il en résultera la bonne solidité structurelle du meuble. C’est l’assemblage traditionnel utilisé depuis des siècles et toujours parfaitement d’actualité notamment en charpente car très efficace. Jadis exécuté au ciseau à bois et à la scie à main, Nous le faisons maintenant à la mortaiseuse et à l’outil à tenonner. Une machine moderne apparue il y a très peu de temps, la Domino Festool, permet, dans certains cas, de faire un assemblage très rapide mais plus limité: la machine fait deux mortaises, et le tenon est fait d’un petit “domino” de bois. Adapté pour les petits assemblages, il s’avère un peu léger pour les portes ou les assemblages d’effort, de plus, dans la conception traditionnelle avec moulure et ravancement, il n’est pas adapté. Cette machine, très coûteuse fait maintenant partie de mon parc machine et permet de diminuer considérablement le temps de main d’œuvre.

Le profilage: juste après les opérations d’assemblage, il faut utiliser la toupie pour effectuer le profilage des rainures, moulures et feuillures.Avec ou sans l’aide d’un entraîneur, cette opération consiste à faire avancer un bois contre une fraise tournante à haute vitesse sur laquelle est fixé un outil à plaquette au carbure. Chaque passe nécessite un réglage différent de la machine ainsi qu’un éventuel changement d’outil.

À ce moment de la fabrication, les panneaux sont sortis du banc de collage et l’on doit les affleurer : cela consiste en un ponçage au gros grain pour faire disparaître les irrégularités entre les lames que l’on a collées. Vient ensuite la mise aux dimensions des panneaux et leur profilage à la toupie.

Dernière opération avant le collage, le ponçage final des chants intérieurs qui deviendront inaccessibles ainsi que des panneaux, et d’une manière générale, tout ce qui ne pourra pas être affleuré ou poncé

Tout est prêt pour le collage. Un montage préalable”à blanc” aura été fait si l’ouvrage le nécessite. L’établi est rangé, la colle, les cales et les serre-joints sont préparés à disposition, le créneau horaire qui va suivre est critique. Une fois le premier assemblage collé, rien ne doit perturber le bon déroulement de l’opération. Le créneau est d’au maximum une demie heure, ce qui s’avère parfois court pour les plus grands ouvrages. Chaque assemblage collé doit recevoir une pression conséquente, et ce pendant au moins 1h30. La colle principalement utilisée est la “colle blanche”, colle vinylique à l’eau, très simple et non toxique.Pour l’extérieur ou les assemblages confrontés à l’eau, on utilisera de la colle spéciale humidité ou de la colle polyuréthane.

Après durcissement de la colle, le serrage est démonté. les excédents de colle sont soigneusement retirés au ciseau à bois car ils risqueraient d’apparaître à la finition. Vient ensuite un affleurage de l’ensemble. Les quincailleries seront alors entaillées et installées et l’ouvrage monté avant la finition.

Les quincailleries seront ensuite retirées puis vient un ponçage aux grains: P60,80,120 à la ponceuse à bande et P150 voire P180 à la ponceuse pneumatique orbitale.

L’usinage de l’ouvrage est maintenant terminé.

La finition: Si une teinte est prévue, elle sera appliquée maintenant manuellement au pinceau. Si l’ouvrage est huilé, les deux passes seront faites au pinceau ou au pistolet pour les plus gros ensembles, puis essuyé immédiatement avec un chiffon. Si l’ouvrage est verni, le mélange vernis/catalyseur/diluant sera appliqué au pistolet pneumatique. Après séchage de la première couche, le vernis est égrainé, c’est à dire qu’à l’aide d’un abrasif très fin (P280-320) l’on ponce toutes les aspérités du vernis. Vient alors la seconde et dernière couche qui comble les creux et s’étale uniformément.

Reste à replacer les quincailleries , fixer les éléments de décoration, entrées de serrure etc…

Et enfin, on intervient sur le chantier pour effectuer la pose. L’ouvrage est terminé.